Gestion de la motoneige hors-piste au Québec – Est-ce qu’il y a un pilote dans l’avion?

Gestion de la motoneige hors-piste au Québec – Est-ce qu’il y a un pilote dans l’avion?

Ce n’est pas un secret pour personne, la pratique de la motoneige hors-piste est en plein essor depuis une dizaine d’années. Les fabricants répondent à la demande qui se fait de plus en plus variée en présentant année après année de nouveaux modèles, de nouvelles technologies et tout dernièrement de toutes nouvelles catégories. Alors que l’offre de modèles pour les motoneigistes aguerris est déjà très vaste, les manufacturiers se tournent désormais vers les jeunes adolescents et ceux qui désirent faire leur entrée dans le monde de la motoneige hors-piste. On n’a qu’à penser au RMK EVO de Polaris qui a connu un bon succès dès son introduction et au tout nouveau Blast M4000 qui fera son entrée dans la poudreuse québécoise dès la prochaine saison.

Qu’on le veuille ou non, la motoneige hors-piste est plus qu’une mode passagère, elle donne présentement un second souffle à l’industrie.

Sentiment de liberté

Ceux qui ont fait l’essai de la motoneige hors-piste vous le diront, découvrir des endroits où la neige est vierge, flotter dans la poudreuse profonde, atteindre le dessus de la montagne qui dévoile un paysage grandiose décuple le sentiment de liberté. Cependant, lorsque certains motoneigistes hors-piste ne respectent pas la propriété privée, le tracé des sentiers ou endommagent les cultures, il y a des conflits entre les adeptes, les propriétaires de terrains et les clubs.

Le fameux projet pilote

Lors de la saison 2013-2014, la Fédération des Clubs de Motoneigistes du Québec (FCMQ) ainsi que plusieurs intervenants du milieu ont mis en place un projet pilote en Gaspésie afin de mieux encadrer la pratique de la motoneige hors-piste. Les adeptes avaient alors accès à des endroits bien indiqués où le hors-piste était permis. Ce projet pilote devait ensuite être étendu à l’ensemble des régions où il est possible de pratiquer ce type de motoneige. Malheureusement, ce projet n’a pas été reconduit et semble avoir été mis de côté pour diverses raisons.

Manque de structure

Le manque de structure mène aux situations actuelles où les clubs et les propriétaires doivent vivre des situations difficiles et conflictuelles avec les adeptes de motoneige hors-sentier. Il y a un besoin urgent de structurer la pratique en tenant compte des besoins spécifiques des adeptes. C’est bien beau de dénoncer, mais il est temps que la FCMQ, les clubs concernés ainsi que les adeptes de hors-sentier s’assoient ensemble afin de mettre en place des structures qui permettra à tous de pratiquer la motoneige en respect des autres et surtout des propriétés privées.

Nouveaux types de sentiers et de droit d’accès

La première étape serait possiblement de créer une nouvelle classe de sentiers et de droit d’accès. Je m’explique… Il est clair que pour les adeptes de motoneiges hors-piste, un sentier surfacé est simplement une nécessité pour permettre de se rendre à leur trou à neige. Souvent, ils empruntent le sentier que sur de courtes distances soient 5, 10 ou 15 km. Dans ce contexte, il est clair que de payer 330 $ ou 410 $ pour emprunter une douzaine de fois par hiver un petit bout de sentier est inconcevable. C’est là où le modèle que je propose entre en jeu.

Sentier mixte et droit d’accès hors-piste

Le sentier mixte permettrait aux motoneiges hors-piste qui ont le droit d’accès hors-piste de circuler légalement. Le coût du droit d’accès pourrait être de 75 $ par exemple. Une nouvelle signalisation serait alors installée délimitant clairement le début et la fin du sentier mixte. Hors de ces secteurs, le droit d’accès hors-piste ne serait pas légal et le motoneigiste en défaut devrait acheter le droit d’accès vendu en sentiers au coût de 640 $.

Ces sentiers mixtes seraient établis entre une zone hors-piste légale et le stationnement incitatif le plus proche.

Changements au sein des clubs et de l’implication des motoneigistes hors-piste

Je sais que je risque de m’attirer les foudres de certains administrateurs de club, mais le statu quo ne fonctionne définitivement pas. Vous devez gérer crise après crise sur une base pratiquement quotidienne et cela s’accentue d’année en année. En incluant les motoneigistes hors-piste au sein de votre conseil d’administration, en facilitant, lorsque c’est possible de le faire, la pratique encadrée du hors-piste sur votre territoire, le nombre de plaintes de propriétaires aurait de bonnes chances de baisser.

Un poste de directeur de la pratique hors-piste occupé par un adepte pourrait être créé. Ce directeur devrait s’entourer d’une équipe qui développerait les secteurs de la pratique du hors-piste, s’occuperait de la signalisation des aires hors-piste, et ferait de la sensibilisation afin de respecter la propriété privée et les endroits où la motoneige hors-piste est interdite.

Concession et autodiscipline des motoneigistes hors-piste

D’un autre côté, les motoneigistes hors-piste devraient s’autodiscipliner en respectant la Loi des Véhicules Hors-Route (VHR), entre autres en ce qui concerne les échappements modifiés.

L’union c’est la force

Le monde de la motoneige est constamment la cible de toutes sortes d’organisations ou d’individus. Que ce soit pour la pratique en sentiers ou en hors-piste, nous partageons tous la même passion… Pas nécessairement de la même façon, mais ça demeure quand même le même appel que nous recevons au début de chaque hiver lorsque les premières neiges tombent du ciel.

Il y a plus de 200 000 motoneiges enregistrées au Québec (données de 2018) dont environ 100 000 membres d’un des clubs membres de la FCMQ. En travaillant ensemble, en faisant preuve de souplesse, en trouvant des solutions et surtout en abandonnant les idées préconçues on pourrait mettre en place un système innovateur qui rendrait notre industrie encore plus forte au Québec.

Faire preuve de leadership

La balle est dans le camp de la FCMQ en ce moment, depuis trop longtemps maintenant… La Fédération doit arrêter de faire du sur place dans ce dossier. Pour les gouvernements fédéral et provincial, pour l’Alliance de l’industrie touristique du Québec et les autres intervenants de l’industrie, elle est l’organisme qui est responsable d’encadrer la pratique de la motoneige au Québec incluant la motoneige hors-piste. Il est donc temps pour elle de faire preuve de leadership et d’ouvrir le sentier. !

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